Petite salope, tu joue avec mon coeur.
Tes yeux me regardent, rient de mon désespoir.
Tu couds et tu découds, les liens, notre bonheur.
Tu te fous des rêveurs, tu compte leurs erreurs.
Tu démolis mon coeur, t'en sert comme crachoir.
Mais je le soutiens, mon vieil écritoire.
La vie s'inscrit en nous, sur un écritoire.
Toutes les souffrances, les déboires du coeur,
Ce qui fait nos défauts, à laisser au crachoir,
Ceux qui nous détruisent, maçons du désespoir.
Les peines et regrets, forgés par nos erreurs
Ne doivent pas bloquer, notre accès au bonheur.
On en rêve pourtant, on pleure de bonheur.
On aimerait graver, toujours, l'écritoire,
De ces beaux sentiments, ces plaines sans erreurs
Où s'épanchent sans fin, les plaisirs du coeur.
Et laisser aux autres, ravins du désespoir,
Ces torrents du malheur qui finissent au crachoir.
Mais quand on explore, les fin-fonds du crachoir.
Ce lieu où nul rêveur, ne cherche le bonheur.
On trouve sans peine, les flots du désespoir,
Et les malédictions d'un vieil écritoire
Qui toujours proviennent des malheurs du coeur
Qui eux, se souviennent, de nos graves erreurs.
Je ne sais si, ma mie, des terribles erreurs
Que j'ai commis, pour toi, du fond de ce crachoir.
Tu saurais si, pour moi, apaiser tout ton coeur
Et me mener, ainsi, tout près de ton bonheur.
Et j'aimerais, enfin, sculpter l'écritoire
Pour la derniè-re fois, de tout mon désespoir.
Mais il revient, toujours, ce tendre désespoir
Et il rappelle, encor, que toutes mes erreurs
Se graveront, toujours, sur ce même écritoire.
Et que ma vie, au fond, n'est bonne qu'au crachoir,
Que mes désirs, malheur, s'éloignent du bonheur
Et doucement, enfin, va s'éteindre mon coeur.
Tornada :
Mon coeur, mon cher malheur, souffre de désespoir.
Son bonheur est rancoeur, il n'est plus qu'une erreur.
"C'est un crachoir, horreur", note l'écritoire.
1999